Les Loisirs de captivité d'un soldat français prisonnier de guerre à Ansbach, Bavière 1870 - 1871

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La Guerre de 1870-1871

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Mise à jour: mercredi 17 mars 2010 - 10h19

Petit rappel sur le mode de conscription (source sga Archives militaires):

Loi Jourdan du 19 fructidor An VI (5 septembre 1798). Elle abandonne le volontariat et concerne tous les Français de sexe masculin âgés de 20 à 25 ans.

Loi du 8 nivôse An XI (28 décembre 1803). Elle supprime le choix en fonction de l'âge et le remplace par le procédé dit du tirage au sort qui subsistera jusqu'en 1905.

Clovis Hardy avait 20 ans en 1865 et a certainement tiré un mauvais numéro.

 La Chronique inspirée des "Loisirs de Captivité de Clovis Hardy" en cours de rédaction depuis plusieurs mois avance petit à petit. J'en livre les pages 110 à 120 (Cf: Clovis Hardy > Le Témoignage). 

 

 LE SITE dont les pages suivent n'est pas le travail d'un historien et encore moins celui d'un spécialiste de la guerre franco-prussienne de 1870. Elles livrent le témoignage d'un prisonnier de guerre qui a occupé ses "loisirs de captivité à Ansbach en Bavière", selon ses propres mots et non sans ironie, à consigner sa guerre en 137 pages d'un petit carnet. Le projet de sa publication intégrale fait son chemin.

Des liens hypertextes ont été créés pour les noms des personnes physiques mentionnées et pour lesquels j'ai trouvé une biographie et/ou un complément d'information. Ils sont regroupés sur la page "Patronymes ". Il en est de même pour les noms de lieux regroupés sur la page "Toponymes". La page "Sitographie" regroupe quant à elle, les sites consultés et qui ont enrichi mes recherches. 

LE RECIT de Clovis Hardy est essentiellement construit en trois parties. Il raconte d'abord la guerre du fantassin puis il réunit les arguments nécessaires à la traduction devant une cour martiale des fautifs de la débâcle, de la reddition quasi sans condition d'une armée qui a reçu l'ordre de s'enfermer dans la citadelle de Metz et ses forts sans combats ou presque, qui y laissera armes, canons, munitions et drapeaux de ses régiments. Enfin, des documents et des lettres, sont recopiés de sa main, à l'appui de son réquisitoire. 

Il ne parle pas de ses compagnons mais plutôt des conditions de vie qu'ils ont endurées, des chevaux qu'on abat faute de fourrage, ce fourrage qu'on a laissé à l'ennemi, par stupidité ou par trahison comme il le laisse entendre. Cette boucherie dont l'importance dépasse l'entendement servira à nourrir la troupe... Clovis disserte sur l'état-major, généraux et maréchaux, les accuse nommément d'incompétence, de faiblesse, de lâcheté et de trahison. On imagne sans peine que ce qu'il écrit aurait pu être lourd de conséquences. Bien que le propos soit accusateur, il ne semble pas craindre une mise aux arrêts ou un passage en conseil de guerre. Quant à la durée de sa captivité, pas un mot, pas même de reproche. Pas de haine à l'égard des Prussiens non plus. Son récit n'est que l'expression du ressentiment éprouvé, de l'abandon de positions stratégiques qu'on a mollement tenté de reconquérir sans succès le lendemain ou pour ainsi dire pas du tout.

LA GUERRE est courte, émaillée d'ordres et de contre-ordres, d'attentes l'arme au pied et sac au dos, de privations et de conditions de vie qui seraient inacceptables de nos jours. L'intendance ne suit pas, chacun doit se débrouiller, arracher sa pitance des champs, parfois négocier un peu de nourriture auprès de la population et qu'il faut payer sur la maigre solde, se coucher dans un sillon de labour faute de tentes que l'intendance n'a pas acheminées sur le lieu du bivouac, subir la pluie et le froid, puis repartir sans avoir ou si peu dormi et le ventre vide. A l'exception de quelques officiers au plus près de leurs hommes, entre l'état-major et la troupe se creuse un fossé qui ne sera jamais comblé. Le Second Empire agonise. Cette guerre sera son coup de grâce. Clovis ne se laisse aller à aucune confidence sur ses opinions politiques mais ses propos annoncent le retour de la République.

Clovis est un homme simple. Ce qu'il écrit n'est que du bon sens paysan. C'est le point de vue personnel et modeste d'un berger un peu lettré sur ce conflit, soldat par nécessité, acteur malgré lui, comme tant d'autres qui ont, sans même le savoir, modelé l'image de l'Europe telle que nous la vivons aujourd'hui.

C'est surtout une page d'histoire d'un homme, le témoignage d'un paysan de Voulpaix, son petit village de Thiérache, au nord du département de l'Aisne et qu'il aurait pu commencer à rédiger par un laconique "j'accuse...".

Au fil des pages, le long article de Zola paru à la une de "l'Aurore" le 13 janvier 1898 et concernant l'affaire Dreyfus vient à l'esprit. Mais il s'agit là d'une autre histoire ... de militaires.

 

 

 

 

 

 

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